lundi 7 août 2006

17 juillet : Volontariat

Un coup de fil ce soir m'a fait beaucoup de bien moralement parlant. Un coup de fil pour me demander si j'étais prête pour faire du volontariat dans la Croix-Rouge du quartier pour recencer les réfugiers dans les écoles de Furn El Chebbak, et de faire une liste des affaires qu'ils ont besoin : médicaments, habits, n'importe quoi.

Alors demain, dès 8h30, on se retrouve pour qu'enfin je me sente utile à mon pays. Et dire qu'au début, je ne pensais même pas qu'il y aurait ce flux énorme de gens vers Beyrouth, ou qu'il y avait autant de monde qui vivait à Dahiye.

Le Liban plonge, et plonge, et replonge... Très loin dans le temps, et dans l'espace. Il suffit juste encore que le petit jardin public en face de chez moi soit un peu bombardé, pour que je me dise que j'ai 4 ans de nouveau et que j'ai envie de descendre jouer quelques coups de tennis avec mes frères sur le mur de l'immeuble/hôpital en face!

Je pense aux images que je vois à la télé, sur internet, comme ce site : http://stopdestroyinglebanon.com/WarOnLebanon/nfblog/?page_id=3
Je me dis, que maintenant, on sait que les Etats-Unis n'ont jamais été sérieux pour nous aider réellement, parce que l'année dernière on se posait beaucoup de questions à ce sujet, s'ils sont sincères, ou pas, jusqu'où iraient-ils dans leur support pour Independance 05, jusqu'où pouvons-nous leur faire confiance...

Aujourd'hui, je réalise à quel point le Liban est un jouet entre leurs mains, qu'ils peuvent en faire ce qu'ils veulent quand Bush décide de faire quelquechose avec sa bouche pleine de je ne sais plus trop quoi (durant le dernier déjeuner du G8).

Moi, dans mon petit monde, dans mon petit univers, qui se limite à Furn el chebbak depuis déjà 6 jours, je refuse de plonger, je veux aider les gens à condition qu'ils réalisent que ce que le Hezbollah fait n'est pas que Juste et Sacré, j'en ai marre de voir les images des enfants morts sur les routes, ça me hante depuis que je les ai vus, je sens que je ne peux plus rester à la maison sans rien faire et sans risquer quoi que ce soit quand il y a des enfants, des bébes, qui meurent sans raison. Au moins, j'aurais la conscience un peu plus tranquille, je verrais que tout va se remettre en place peu à peu dès que ça se terminera et je saurais que je suis en train de contribuer à rendre la vie des réfugiés un peu moins misérable et malheureuse qu'elle ne l'est déjà.

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