mercredi 24 décembre 2008
Ces prétendants "journalistes"... vendus !
Vraiment le pire.
Les fautes d'orthographe mises à part, les journalistes ne sont que des militants de bas-de-gamme. Entre "Eclairages" et "Analyses" à deux balles, aucune information ne peut être retenue après avoir lu tout le journal. AUCUNE! Du lavage de cerveau est un terme bien trop gentil pour décrire la débilité avec laquelle on traite l'actualité.
Du militantisme, et pire, la fierté d'être partisan en plus me laisse de plus en plus perplexe quant au futur de la presse francophone libanaise.
Un regard rapide sur les titres de la page politique :
- Hariri : Personne, pas même l’opposition, ne peut se venger de la démocratie
- Le message de Noël de Sfeir : sans illusion sur la grande misère de notre vie politique
- Souhaid : Bkerké est aujourd’hui le garant de l’indépendance du Liban
- Gemayel : Les tambours de la guerre résonnent à contre-courant de l’histoire
- Salloukh : Un diplomate libanais prendra incessamment ses fonctions à Damas
- Rabieh: Frangié fait état d’une coordination avec Sleiman pour une visite à Bkerké
- Négociations: Le Hezbollah rejette les négociations directes avec Israël
- Le bang des Mig agace le tympan des prosyriens
- Paris attend un début de concrétisation des relations diplomatiques libano-syriennes
- Dans les coulisses de la diplomatie: Des dangers des violations répétées de l’accord de Doha…
- Abou Jamra : Le Liban a besoin d’hélicoptères de type Apache plutôt que de Mig 29
- Déplacés: La réconciliation pour bientôt à Abey, Nabey et Aïn Drafil, selon Aramouni.
A vous de voir et de juger. De mon côté, je suis non seulement déçue du niveau, mais dégoûtée de voir que rien, qu'aucun effort n'est fourni pour produire une presse non-partisane, objective, franche et globale. Les journalises n'ont-ils donc rien appris de leurs années de fac? Ou la politique de la direction est-elle plus forte que tout : "On travaille pour les élections de 2009 donc soyez bien agressifs" ?????
Et qui parle de journalisme quand on parle de L'Orient?
dimanche 21 décembre 2008
L'Ossétie du Sud, l'Abkhazie et Saad Hariri
"Saad al-Hariri, the leader of Lebanon’s Western-backed parliamentary majority, told Russian daily Vremya Novostei on Nov. 10 that Lebanon would start establishing contact with the Russian-backed Georgian separatist republics of South Ossetia and Abkhazia, and that the issue of recognizing the two republics would be decided at the top level of the Lebanese government."
Le journal cité est malheureusement qu'en russe, donc je n'ai pas pu chercher pour m'assurer de la véracité de cet article. En revanche, indépendamment de ceci, dire qu'on penserait à reconnaître l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie reviendrait à remettre en cause la raison d'être du Liban... Sans parler du fait accompli de Hariri qui dit que les canaux diplomatiques s'ouvriront avant même que le ministère des affaires étrangères le fasse...
vendredi 12 décembre 2008
Tu m'emmerdes avec ton martyr!
Et je suis désemparée... La tristesse de t'avoir perdu se transforme en colère, la colère en rage, et la rage en emmerde.
Comme Samir, tu m'emmerdes avec ton martyr. Quand je pense à tous les évènements qui ont eu lieu depuis ta mort, je ne peux m'empêcher de sentir cette incapacité de réagir de la part des jeunes.
Le 12 décembre 2005, tu as cessé d'exister. L'on discute dans les salons et les cafés qu'on t'avait prévenu d'une attaque certaine... Quoi qu'il en soit, moins de deux mois après ton assassinat, un premier évènement vint ébranler le calme de nos rues.
Le 5 février 2006.
Le 12 juillet 2006.
Le 21 novembre 2006.
De mars à septembre 2007.
Le 19 septembre 2007.
Le 2 décembre 2007.
Le 25 janvier 2008.
Chacune de ces dates représente un évènement douloureux, la mort et l'emmerde qui s'en suit. La stabilité n'est qu'une illusion dans notre pays.
Et toi, tu restes là, figé sur la façade de ton immeuble.
Tu regardes, et tu restes figé.
Tu regardes et tu me donnes l'impression qu'il vaut mieux qu'on reste figé dans ce rêve pour l'éternité. Parce que pour un rêve, ça l'était...
dimanche 7 décembre 2008
La "Situation" au Liban?!
Quelques mois plus tard, entre le 24 et le 26 mai 1989, le 3ème sommet de l'Organisation Internationale de la Francophonie s'est tenu à Dakar, au Sénégal.
Quatre résolutions politiques furent prises durant ces 3 jours:
- La condamnation de l'apartheid
- Le droit à l'indépendance de la Namibie
- Le cessez-le-feu entre l'Iran et l'Irak
- La situation au Liban.
Mais c'est quoi la définition politique de "SITUATION" ? Condamnation je sais, indépendance aussi, cessez-le-feu c'est facile, mais "situation"... Allahou a3lam!
lundi 1 décembre 2008
Que faire de ce pays?
Que faire de ce pays?
L'hypocrisie des politiciens, le manque d'intégrité et d'honnêté éclate au grand jour, tous les jours...
Que faire des moutons qui voteront encore pour ces gens en mai-juin?
Des ONG avec un vent de changement sont créées et pourtant, aucun impact visible, au grand dam de la société civile...
Que faire de tous ces efforts pour qu'ils apparaissent enfin quelque part?
Et en plus de tout ça, la menace d'une vengeance israélienne ne cesse de s'accroître avec le temps, grâce à la réussite prévue du Likoud aux prochaines élections légiaslatives.
Décidément, rien ne marche, et l'on est de plus en plus convaincu que rien ne marchera jamais...
Au moment où tout le monde perd espoir, jette un regard dérisoir sur cette terre de paradoxes, aucune lueur ne semble être assez forte pour redonner une motivation quelconque aux guerriers de la citoyenneté.
Comment reprendre conscience du don qu'est le Liban et du symbole qu'il diffuse au monde entier?
Puisque tous ceux qui croient en ce rêve sont partis vers d'autres cieux, puisque ceux qui se battent, se lassent de revenir à zéro après n'importe quel conflit... Comment évacuer cette fumée obscure pour que cette vision réapparaisse au yeux de tous?
Cette vision qui apparaît comme une hallucination pendant un laps de temps tellement court qu'il ne viendra jamais à l'esprit de quiconque d'y croire le temps d'une nuit étoilée... Comme ce 28 février 2005 où les jeunes ont mis à la porte Omar Karamé, après une interdiction de circuler dans tout le Liban... L'heure d'interdiction était fixée à 5h du matin, et cette nuit passée au centre-ville par des milliers de jeunes et de moins jeunes jette des larmes aux yeux et une amertume du temps passé à y avoir cru cette nuit-là.
Une hallucination, comme un peuple qui se drogue avec des fleurs le temps d'un printemps...
Pour Beyrouth et pour le printemps des arabes... Dieu qu'on est loin!
Un cri de rage après les conflits internes, ces débiles qui portent des armes dans Hamra, ces morts innocents et ces journalistes harcelés... Et la liberté d'expression est vraiment à son paroxysme! Elle atteint des records d'insultes et de haines incomptées et incomptables... Alors que l'armée reste, au grand désespoir du peuple, dans son coin, rien ne semble presser la décision politique.
A l'oubli le rêve, à l'amnésie la citoyenneté, à l'abandon l'Etat...
A l'éternité le Liban!
mardi 21 octobre 2008
Le 13 octobre et la merde.
Tout d'abord, c'est la date que tous les politiciens de l'époque aimeraient oublier et effacer de la mémoire de leurs compatriotes. Ensuite, cette date nous rappelle les prisonniers libanais dans les gêoles syriennes. Et enfin, le 13 octobre est une journée très triste dans ma vie personnelle.
Mais avant tout, le 13 octobre 1990 advint ce qui n'aurait jamais dû advenir: l'entrée des troupes syriennes au palais présidentiel libanais à Baabda et l'établissement de la Pax Syriana. Le général Michel Aoun, alors Premier Ministre en intérimaire, menait une bataille d'honneur contre les forces d'occupation. Le 13 octobre 1990, les troupes syriennes et les forces libanaises (alliés tacites), Emile Lahoud, les forces progressistes, Amal et d'autres, ont mis fin à la "guerre de libération", guerre sans succès dès le départ.
Tout le monde se rappelle, comme bon lui semble, les évènements de cette journée fatidique. Je ne me rappelle que des abris, mais je me bats aujourd'hui pour les officiers, soldats, et prêtres qui rotissent encore quelque part dans une prison syrienne.
Qu'ont fait les forces actuelles du 14 Mars pour sauver ce qui restait d'un honneur patriotique? Après que l'armée syrienne ait écrasé l'armée libanaise, pillé les maisons et tué des innocents, qu'est-ce que ces leaders qui représentent la ligne souverainiste ont fait à cette époque??? Walid Joumblatt soutenait l'armée syrienne, Samir Geagea préférait l'occupation plutôt que Michel Aoun, Nassib Lahoud était tranquille à New York, Hariri gardait son silence en attendant son heure venir, Carlos Eddé était au Brésil, Elias Atallah était insignifiant (et l'est toujours)...
Qui parle de forces souvrainistes??? Dans la mesure où l'on peut comprendre qu'ils n'aient pas pu prendre d'autres prises de position... Pourquoi ne parlent-ils pas du 13 Octobre? Pourquoi n'admettent-ils pas que c'est leur silence et leur accord qui a donné aux syriens ces 15 années de contrôle absolu...
Mais j'oubliais... Durant ces 15 années, combien de contrats ont-ils été signés avec nos chers politiciens du 14 Mars qui défendent le Liban libre et indépendant? Peut-on même imaginer les fortunes collossales qui ont été montées pendant ce temps-là?
Entre amasser des fortunes et l'honneur d'avoir défendu l'indépendance de son pays, tout le dilemme du 14 Mars est là. Et tous ont choisi le premier choix. 1990s ou 2000s, ils prennent encore et toujours le premier choix.
Personne n'a rien dit, ce 13 octobre... Comme chaque année, la journée passe et personne ne fait part d'un quelconque remords de conscience. Ils ne peuvent même pas s'expliquer à l'opinion publique, alors comment peut-on leur exiger cette chose?!
Et l'Occident soutient, les forces démocratiques du 14 Mars, libres et souverainistes, les illuminés de la démocratie orientale, contre les forces obscures du 8 Mars, qui ressemblent à des montres et qui ne sont même plus des êtres humains! Ces forces démocratiques qui ont ouvert la porte aux troupes syriennes, qui n'ont pas bronché lors des tueries, assassinats, massacres et prises de prisonniers politiques. Celles-là même qui étaient au Parlement en 1992, en 1996 et en 2000. Celles qui ont été nommées par Rustom Ghazalé et Ghazi Kanaan. Celles-là sont les forces justes, ANTI-SYRIENNES par excellence.
Ces forces démocratiques du 14 Mars qui viennent de voter contre la réforme électorale des bulletins pré-imprimés pour limiter la fraude. Celles qui n'ont pas honte de dire: on vote contre les bulletins pré-imprimés pour qu'on puisse frauder à notre façon selon les situations. Celles qui votent contre le droit de vote aux 18 ans, contre les quotas féminins dans les listes électorales, contre la limitation du budget électoral des candidats.
Et l'Occident soutient.
Et le peuple libanais ne peut pas soutenir les forces du 14 Mars. Le peuple libanais devient iranien, syrien, traître... Bref toute une palette de synonymes... "Celui qui a une maison en verre ne devrait pas jeter des pierres chez son voisin". En plus, les israéliens ne comprennent jamais rien.
Et nous restons dans la merde.
dimanche 10 août 2008
Magida, ou la noblesse du Liban retrouvée dans l'art.
Certes, le festival existe depuis 1985 et de nombreux artistes internationaux se sont succédés sur cette scène en plein coeur de la montagne libanaise (surtout depuis 1997): Andrea Bocelli, Joe Cocker, Sir Elton John, Miriam Makeba,Youssou N'Dour, Maurice Béjart, Nigel Kennedy, Ravi Shankar, Phil Collins, Gilberto Gil et j'en passe...
Les plus grands artistes du monde arabe ne manquent jamais à l'appel: Kazem El Saher, Sabah Fakhri, Fairouz et Ziad Rahbani, Julia Boutros, Marcel Khalifé, et Magida.
En 1985, pendant que la guerre battait son plein, le festival traduisait un acte de foi dans le rôle culturel du Liban, le pouvoir de sa créativité, un appel pour la normalité à l'intérieur du chaos et de la folie de la guerre.
Plus tard, Nora Joumblatt, épouse de Walid, prends les rennes du comité exécutif du festival, et c'est là où Beiteddine gagne de l'importance. A la fin de la guerre, le tourisme reprends, le Palais, intouché durant les hostilités, mais pillé à maintes reprises, gagne son charme de nouveau. L'importance capitale qu'il représente à un niveau historique est sans égal. L'émir du Mont-Liban, petite province autonome avant toute autre dans l'Empire Ottoman, depuis 1840, se fait construire 5 Palais pour sa famille à Beiteddine. Le plus grand, celui qui porte son nom, ressemble à ce rêve orientaliste qui peint et meuble les fantasmes des européens et des occidentaux: A l'extérieur, la montagne verte, grande, une vallée qui aboutit à la mer, une vue sur les villages de l'autre versant, faits de pierre et de tuile rouge (Deir El Kamar). De l'intérieur, la cour externe, la cour du Harem, le Hammam, le Conseil des Sages, un lustre immense (cadeau de Napoléon Bonaparte), et des mosaïqes qui datent de l'époque greco-romaine. En plus de 200 ans, le Palais n'a rien perdu, à part une bonne partie de ses trésors matériels...
Les pierres sont là, fortes et somptueuses. Elles sont le symbole de l'histoire du pays. Elles sont là pour nous rappeler que notre lutte pour l'autonomie, l'indépendance dans cette petite montagne, probablement insignifiante à un niveau stratégique international, n'est pas nouvelle. Elles sont là pour témoigner de l'histoire de la montagne mixte, druzo-maronite, ces deux communautés à la base du Liban. Pour nous dire que tant que la pierre restera, ces deux communautés vont également rester dans la montagne dans les soirées fraîches d'Août. Alors, autant trouver un moyen pour se réconcilier???
Pour revenir au festival, l'organisation s'améliore, année après année, et pour Magida, j'ai bien décidé de payer mon billet pour aller la voir de l'intérieur. D'habitude, je retrouve des amis à l'extérieur du Palais, et on se pose sur le toit d'une maison du village qui surplomb la cour externe. Sans rien payer, en bon gauchistes de l'époque, révolutionnaires de 2005, on a été voir Marcel Khalifé du toit de cette maison abandonnée. La chance va aux villageois de Beiteddine, qui écoutent et voient tous les spectacles.
Pourtant, cette fois-ci, ça allait être la première fois depuis 2005 que je n'avais pas été à un concert de Magida. Je me souviens bien de cette soirée. C'était un concert gratuit, au printemps 2005. Le sit-in battait son plein, et nous étions remplis de rêves. Elle était venue, pour nous, tout près des tentes, dans notre place de
Aujourd'hui, comme nous, son coeur est rempli de déception, au point où elle, de sa position d'artiste, se permet d'exhorter les politiciens pour se mettre d'accord. Le 9 décembre 2007, à l'occasion du premier anniversaire de l'assassinat de Gebran Tuéni, elle laisse exploser sa colère dans son fameux discours "Bi Kaffé"... Magida a cette posture, de maman, d'artiste, de femme, de citoyenne. Elle s'est permise de faire ce discours, et tout le monde l'a écouté. Les politiciens, c'est à dire les gens du premier rang, n'osaient plus se regarder. Evidemment, l'impact est plutôt minime, compte-tenu des circonstances népotistes et de corruption, mais l'histoire est là... التاريخ ما بيرحم ... (l'histoire n'a pas de pitié).
La surprise du soir : Le Président de la République, le général Michel Sleiman, le ministre de la culture, Tarek Mitri, étaient présents pour ce concert. Magida, grâcieuse comme toujours, lui a montré à quel point elle mettait tous ces espoirs dans cette nouvelle ère.
Majestueuse avec سوف نبقى ou "nous allons rester", comme chanson d'ouverture, elle a alterné chansons d'amour et chansons patriotiques. Elle a dédicacé une chanson à Youssef Chahine, avec lequel elle s'est produite pour un film. Si elle savait que Mahmoud Darwish venait de décéder, je suis sure qu'elle aurait également chanté et dédicacé سقط القناع, "le masque est tombé"...
Quel bonheur de voir 5000 personnes debout en train de faire une petite dabké sur place alors que Magida resplendit avec راجع راجع يتعمر راجع لبنان. En revanche, le moment émouvant reste pour sa chanson la plus touchante, يا بيروت qu'elle s'efforca de garder pour la fin, après la dabké et les chansons folkloriques. Le plus gros message d'espoir, d'amour et de foi, juste en face du Président. Nizar Kabbani n'aurait peut-être jamais imaginé à quel point son poème allait être connu par coeur, et chanté avec une telle ferveur et reconnaissance par tous les Libanais grâce à Magida. YA BEYROUTH, comment tout le monde la chantait, la criait, en même temps qu'elle, mieux que l'hymne national... Je la pleurais. Je regardais le public, puis Magida, puis les feux d'artifice, qui explosaient en même temps que "قومي..قومي..قومي.."
نعترفُ أمامَ اللهِ الواحدِ ..نعترفُ
أنّا كُنّا منكِ نغارُ ..
وكانَ جمالكِ يؤذينا ..
نعترفُ الآنَ ..
بأنّا لم ننصفْكِ .. ولم نرحمك .. بأن لم نفهمْكِ .. ولم نعذُرْكِ
وأهديناكِ مكانَ الوردةِ سِكّينا ...
نعترفُ أمامَ اللهِ العادلِ ...
بأنّا لم ننصفْكِ .. ولم نرحمك ..بأن لم نفهمْكِ .. ولم نعذُرْكِ
بأنّا جرَحناكي، وأنا أتعبناكي، بأنّ أحرقناكي، وأبكيناكي
يا بيروت، يا ستَّ الدنيا يا بيروت
إن الدنيا بعدكِ ليستْ تكفينا ..
الآنَ عرفنا .. أنَّ جذوركِ ضاربةٌ فينا ..
الآنَ عرفنا .. ماذا اقترفتْ أيدينا ..الآنَ
قومي من تحتِ الرَدمِ، كزهرةِ لوزٍ في نيسانْ
قومي..قومي..قومي..
قومي من حُزنكِ ..
إنَّ الثورةَ تولدُ من رحمِ الأحزانْ
قومي أكراماً للغاباتِ ..
وللأنهارِ ..
وللوديانِ ..
قومي إكراماً للإنسانْ ..
قومي يا بيروت..........
Décidément, la fierté d'être Libanais, s'étant dissipée, effacée, enfoncée sous les pieds de tous, après les évènements de ces derniers mois, ces dernières années, ne peut pas mieux se reconstruire. Magida, la divine, la somptueuse, telle que son prénom la définit, ماجدة, fière, généreuse, noble, un des 99 attributs de Dieu (au masculin) nous fait renaître cette fierté de l'intérieur de nos coeurs. Comme un phénix qui renaît de ses cendres, Magida a cette puissance qui nous permet de rêver de nouveau, avec sa voix, ses sentiments, sa relation avec son public, avec ses concitoyens.
Alors Magida, comme cet homme complètement fou et ahuri devant nous dans le public, j'aimerais te crier "ماااااااااااجدة بحبييييييييييييييييك"...
Merci du fond du coeur, pour nous avoir donné cette soirée grandiose et unique dans l'histoire du festival de Beiteddine. Du fond du coeur, là où je suis fière d'être Libanaise.
mercredi 6 août 2008
الصراع السني-الشيعي
الصراع... Quel est le terme le plus approprié pour le traduire?
Je voulais commencer directement par en parler, mais l'impression est telle que le mot le plus approprié en français m'échappe... Conflit? Non, trop violent... Lutte, affrontement ??? Finalement, je crois que je vais opter pour "la discorde sunnite-chiite". Sauf que lorsqu'on y pense, c'est comme si je me cachais derrière mon petit doigt!
Malheureusement, il faut l’avouer, c'est un conflit.
Les conflits infra-libanais évoluent quand même de manière absurde : Ils ont commencé par le conflit chrétien-musulman, à partir du mandat français juqu'aux années 80. Les conflits infra-chrétiens et infra-musulmans ont repris le dessus à un moment donné. Dans les années 90, le conflit était officiellement terminé, mais traînait de façon latente à travers les difficultés économiques par lesquelles nous passions. Paralèllement, en Irak, la guerre avec l'Iran et les épurations ethniques kurdes et chiites étaient des catalyseurs indirects pour la reprise des violences au Liban. Nous pouvons même revenir à la période instable des années 50 et 60 pour expliquer certaines mouvances au Liban. Un ancien Président de
Un conflit, des jeunes qui s'arment, qui se préparent, qui construisent des murs de séparation, psychologiques, culturels, religieux.
Je peux commencer mon post maintenant.
Le mois de Mai a vu les troubles civils les plus violents depuis la fin de la guerre en
Pendant 10 jours durant, le pays était sous le traumatisme et la paralysie de toutes les activités économiques et sociales. Notre projet à l'ONG a été touché par cette crise. Dans les villages où je travaille à Akkar, certains affrontements directs ont même eu lieu. C'est le cas de Bireh, où des affrontements partisans Mustaqbal avec le PSNS (Parti socialiste nationaliste syrien) et beaucoup de jeunes ont été blessés. Egalement, à Miniyeh, nous avons observé la distribution d’un grand nombre d'armes et de combustion des pneus par les jeunes.
Les jeunes étaient censés avoir commencé à mettre en œuvre leurs plans d'action d'ici le début de Mai, surtout que leurs examens ont lieu à la mi-juin. La crise a arrêté l'évolution de projets pendant environ deux semaines entières, ce qui a créé un obstacle pour l'évolution positive du projet.
À la suite de ces collisions, un phénomène nouveau est apparu dans les comportements des jeunes. Les jeunes sont les réservoirs principaux de cette crise. Certains jeunes Libanais étaient partagés; armés et ont combattu les uns les autres pour un autre motif ou cause, et les deux camps ne réalisaient pas que les conséquences allaient être désastreuses. Les gens s'entretuaient... Le résultat était la mort, citoyens blessés, la destruction et les traumatismes psychologiques.
Les affrontements ont causé la mort de dizaines et des centaines de blessés. Mais les dommages qui apparaissent dans les équipes de jeunes ont principalement été ressenties sur un plan psychologique.
Les traumatismes psychologiques ont été les principaux facteurs qui ont touché les mentalités et la conscience du peuple libanais par différentes manières:
• fanatisme sectaire
• Avis rigides non-réconciliateurs
• Crainte suivie par la haine de l'autre.
Ces facteurs ont démoralisé la plupart des jeunes et détruit des alternatives non partisanes pour un activisme progressiste et non-violent. En outre, ceci a directement touché leur motivation et leur enthousiasme dans la création d'un changement dans leurs communautés locales.
Nos jeunes à Akkar, le 24 mai 2008:
Mohammad, 20: En réaction à ce qui se passait à Beyrouth, j'ai rejoins mes amis qui brûlaient des pneus dans la rue. J’étais content parce que j'ai eu l'opportunité de tenir un revolver.
Nazim, 23: J'avais peur qu'une guerre civile n'éclate. Notre maison était menacée et j'ai du dormir sur le toit avec une arme. Dans des situations pareilles, on s'en fout même de la situation économique. Lorsque ton leader politique te demande de faire quelque chose, tu obéis tout simplement à ses ordres, sans penser aux conséquences.
Mazen, 27: J'ai été insulté en tant que Sunnite, et je ne me sens plus Libanais. C'était un conflit purement Sunnite-Chiite, et une humiliation complète pour les Sunnites. Pour le massacre de Halba, je suis évidemment contre ce genre d'actions, mais ce sont eux qui ont commencé.
Abir, 30: Les Sunnites de Beyrouth ont eu la trouille, ils avaient besoin du courage de nos hommes du nord et de Akkar. Je suis sortie au balcon et j'ai commencé à crier: "Où sont les Sunnites forts? Ils devraient descendre à Beyrouth tout de suite!". Les Libanais ont perdu leurs valeurs, le speech de Gebran Tuéni est perdu. On pouvait s'y attendre, les Chiites se préparaient à casser l'accord de Taëf.
Quoiiiii ? Mais qu’est-ce que tu racontes ????? Vous vivez dans le même pays ? C’est possible ???
Desfois, il vaut mieux ajouter ce genre de citations et se taire.
jeudi 17 juillet 2008
Allo? Ici l'Etat d'Israël
Ce matin, je me suis réveillée au son du téléphone...
"Ici l'Etat d'Israël, ne permettez pas au Hezbollah ..."
J'ai fermé l'appareil tout de suite et ne pouvais pas imaginer qu'ils avaient recommencé. Je ne voulais plus entendre cette voix de robot. Je croyais qu'elle ne faisait plus partie que des souvenirs amers de l'été 2006. Deux ans se sont écoulés... Déjà... Cette voix étrange nous parlait en arabe au téléphone. Elle nous demandait de ne pas abriter des membres du Hezbollah, de ne pas les aider, et de ne pas les supporter, puisque ce sont eux qui détruisent notre joli Liban. Elle nous disait que l'Etat d'Israël ne veut pas faire de mal au Libanais, que son problème était juste avec le Hezbollah. Elle terminait toujours par le fait que l'Etat d'Israël ne voulait que récupérer les soldats capturés par la milice iranienne.
Desfois, nous l'entendions sur nos ondes radios, sur nos chaînes de télé. J'avais toujours l'envie de retrouver le technicien-ingénieur qui envoyait ces messages de terrorisme psychologique dans cette guerre impitoyablement injustifiée. Je voulais le retrouver, lui hurler ma haine, lui donner des coups de poing et le gifler pendant des heures et des heures durant...
Ce matin aussi, j'ai jeté un coup d'oeil sur les journaux français. La victoire du Hezbollah est avouée entre les lignes, et "l'inhumanité" est décriée partout. Comment ont-ils pu garder le secret sur le sort des deux soldats pendant de si longs mois? Pendant cette guerre si absurde? Je compatis avec le sentiment des familles de ces soldats. Il ne faut pas se réjouir d'avoir tué quiconque.
Mais cet argument que les israéliens fustigent devant tous les médias du monde est-il vraiment suivi dans leur propre mode de logique?
Loin de là...
Le massacre de Miwahin: 12 enfants morts
Le GENOCIDE de Cana : 23 enfants morts
2 AMBULANCES de la Croix-Rouge Libanaise touchée en plein coeur... Les pilotes israéliens ont eu des bonus pour avoir pu toucher la croix en plein coeur.
Les familles des soldats israéliens ont-elles oubliées toute l'inhumanité que leur pays a fait subir à une population pauvre et sans abri avant qu'elles ne parlent elle-même de ce sentiment?
Ont-elles un jour pensé aux milliers de maisons détruites, au million de déplacés libanais de 2006 avant de se plaindre de leur sort de victime de la Shoah? Encore et encore et encore?
J'ai beau fait des efforts pour comprendre... Et j'espère que l'opinion publique israélienne n'adhère pas trop à ce que j'ai lu et entendu aujourd'hui. Les juifs du monde ont attendu les excuses de l'Allemagne. Les enfants libanais attendent les excuses d'Israël. Et qui a dit que je ne peux pas comparer? La mort d'un être humain n'est-elle pas ignoble et misérable dans n'importe quelle situation? L'envergure? Le Sud-Liban fait 3 000 km² en surface... L'Allemagne fait 357 000 km².
Quoi? Je compare le plus grand génocide de l'histoire de l'humanité avec la guerre de 2006. OUI.
Parce que le plus grand génocide de l'histoire de l'humanité devait nous apprendre de s'abstenir de tuer des civils innocents.
Parce que le plus grand génocide de l'histoire de l'humanité devait aussi nous éveiller sur les conséquences de massacres d'enfants juste parce qu'ils appartiennent à une religion...
Parce que c'était il y a 50 ans et que le monde a changé peut-être?
Parce que mon pays se déchire à cause de l'hystérie israélienne d'un gouvernement en détresse?
Parce que nos enfants vont continuer à mourir sous leur bombes.
Et il faut que j'utilise de grands mots pour que quelqu'un m'entende... quelque part dans ce monde. Et des photos... Pour ne pas oublier nos enfants, nos martyrs...
lundi 14 juillet 2008
Vétérans français contre la présence d'Assad au défilé du 14 juillet
A group of French veterans on Sunday criticized Syrian President Bashar al-Assad's presence at Bastille Day festivities, accusing Damascus of being behind an attack in Lebanon that claimed the lives of French soldiers.
The former combatants who served in a U.N. peace force in Lebanon said inviting Assad to watch the annual military parade on Monday dishonored the memory of 58 French soldiers who died in the 1983 bomb attack in Beirut.
French soldiers should not file past the Syrian leader during the march down the Champs Elysees, said Jean-Luc Hemar, head of the Association of veterans from Camp Idron in central France.
"We feel uneasy about this," he said, especially since some of the soldiers graduated from a military academy named in honor of one of the victims of the Drakkar bombing.
"Drakkar will cast a shadow over the 14th of July," he said.
Sarkozy has invited Assad to join about a dozen leaders at the July 14 fete as part of a visit to France that marks a diplomatic comeback for the Syrian leader after years of isolation.
The French presidency on Sunday defended the decision to invite Assad and said the 1983 truck-bombing of the Drakkar building in Beirut was carried out by the Iranian-backed Hizbullah and not Syria.
"To blame Syria for Drakkar is a historical mistake," said the Elysee official. "There's really no reason for such controversy."
U.N. Secretary General Ban Ki-moon is the guest of honor at Monday's national celebrations, with a detachment of 300 peacekeepers set to lead off the military parade down the Champs Elysees.
After being given a red-carpet welcome at the Elysee on Saturday, Assad held talks with Ban before joining some 40 leaders from Europe, the Middle East and North Africa to launch a new Union for the Mediterranean.(AFP)
Naharnet, July 13
dimanche 22 juin 2008
20 juin 2008 - La terre devenue un enfer, le feu a brûlé le printemps
Il n'y a pas de bons moyens de commencer à blogger. De la prose libre, dit-on. Et pourquoi? Je n'en sais rien, mais tant mieux.
Lorsque je me vois en train de traverser la place de la République, passer par la rue Solférino pour arriver à Masséna pour retrouver mes amis, j'ai l'impression que c'était il y a plusieurs années. Pourtant, c'était l'année dernière...
Après l'expérience du séminaire à Amman, la plus belle et fortuite rencontre de ma vie, une guerre libanaise, un séminaire à Athènes et une semaine à Paris, un projet à exécuter dans l'ONG, les cours à la fac, je peux dire que la première moitié de l'année 2008 a été une des plus chargées de ma vie.
J'ai parlé des exploits des jeunes en 2005, j'ai pleuré les larmes de mon corps pour retrouver une brise de ces exploits encore présente quelque part dans ce pays en mai.... En vain... Une rébellion interne? Cela reste sans commentaire. Evidemment, il y a les gens qui pensent que la faute est à Michel Aoun, ou Hassan Nasrallah, ou Saad Hariri ou même Samir Geagea (?). Evidemment, ceux qui prétendent être les plus éclairés, et qui écrivent avec moins de fautes de français que moi, vont rentrer dans le panneau encore une fois. Mettre la faute sur les autres, quoi de plus facile. Qui sont les schizphènes, les terroristes, les impérialistes, LES MECHANTS!!!!! La recherche de la vérité est, visiblement, bien fondée (sic!).
A Athènes, j'ai retrouvé le Liban européen, le désordre organisé. La ville représente tout ce que j'aime: une dolce vita, un simulacre d'ordre, et l'Europe!!! J'ai passé un peu de temps avec un ami d'enfance qui est installé là-bas, et il a l'air bien plus content que tous mes amis qui vivent dans le gris de Paris ou de Londres. La meilleure combinaison lui appartient: La Méditerranée et l'Union Européenne.
Mais quel bonheur de se retrouver à Paris! Et que c'est court 8 jours...
Je marche dans tes rues, qui me marchent sur les pieds, je bois dans tes cafés... Je traîne dans tes métros, tes trottoirs même un peu trop, je rêve dans tes bistrots. Je m'assois sur tes bancs, je regarde tes monuments, je trinque à la santé de tes amants, je laisse couler ta Seine, sous tes ponts ta rengaine, toujours après ma peine...
J'avais tellement besoin de m'évader de la prison libanaise de mai 2008. A peine l'accord de Doha signé, le 21 mai, que les gens ont oublié ce qui s'est passé. On n'aurait pas pu le croire sans le voir: l'amnésie du peuple libanais en pleine action. Un autre exemple d'amnésie? Accepter que le Premier Ministre soit encore une fois Fouad Saniora.
Je n'arrête pas de penser à mon prof. Pour la deuxième année consécutive, je me retrouve à Paris le 2 juin. Toutes ces questions sur la politique intérieure libanaise, en se baladant dans le jardin des Tuileries, sont l'image de l'absurdité de la vie des libanais à Paris. Le vent froid sur la place de l'IMA n'accompagnait pas cette année le groupe musical Rabih Beyrouth... Et je l'ai imaginé en train de boire un café turc en discutant des derniers évènements... J'imagine sa colère, sa nervosité, sa haine contre ceux qui cassé Beyrouth en deux, ceux qui ont voulu expressement donner un caractère confessionnel à la crise, enflammer les coeurs des gens dans leur phobie d'être mangés par les autres confessions.... Je l'imagine en train de crier en cours face à ses étudiants... Crier sa rage, crier sa honte d'être arabe aujourd'hui, sa fierté d'être libanais, levantin, malgré les merdes, alors que nous devrions être les pionniers des pensées progressiste, libérale, démocratique, innovante etc...
Finalement, je ne cherche plus à trouver des réponses à mes questions. Je suis persuadée que même nos petites marionettes, je veux dire leaders, ne se posent même plus ces questions.
En écoutant Souad Massi, je réalise que tout ce qui se passe dans ma vie aujourd'hui ne sera qu'un souvenir dans quelques décennies... Alors, autant faire le maximum. Je n'ai pas envie de regretter, ni de rester dans un imaginaire du "Si....". Je veux repartir à Paris. Je veux m'envoler pour de bon, trouver ma maison, faire ma vie, et revenir.
Partir, mourir, revenir,
C'est le jeu des hirondelles.
(graffiti d'un prénommé Florian dans une ruelle de Beyrouth).
8 mai 2008 - La législation libanaise et l'état d'urgence
A quelques nuances près, ce texte condense les dispositions qui régissent, en France, l'état de siège ET l'état d'urgence.
A - Hypothèses autorisant la déclaration de l'état d'urgence
L'article 1er du décret-loi N°52 du 5 août 1967 énonce les circonstances pouvant amener l'exécutif à déclarer l'état d'urgence. Il s'agit soit des cas de péril imminant résultant d'une guerre étrangère, d'une insurrection à main armée, ou de troubles menaçant la sécurité ou l'ordre public, soit d'évènements présentant le caractère de calamité publique.
B - Procédure de déclaration de l'état d'urgence
L'état d'urgence est décrété en conseil des ministres "sous réserve, stipule l'article 2, que se réunisse le Parlement pour connaître de cette mesure dans un délai de huit jours même s'il n'est pas en session".
1) Quelle est la signification exacte de cette réserve? Celle-ci tend à tempérer ce qu'a d'exorbitant le pouvoir d'appréciation reconnu à l'Exécutif, la Chambre se réunit pour connaître du décret déclarant l'état d'urgence; elle peut, en principe, se prononcer sur l'opportunité ou la légalité du décret, du moment qu'elle est souveraine.Il faut souligner que ce dont elle dispose en verty du texte de l'article 2, c'est bien d'un pouvoir de contrôle, elle peut en user dans le sens de la confirmation aussi bien que dans le sens de l'infirmation: le texte en arabe est net à cet effet: للنظر بالتدبير
Que peut faire le parlement quand il se réunit pour se prononcer sur le décret?
- S'il l'approuve, la notion d'approbation sera consignée au procès-verbal.
- Dans le cas contraire, il pourra abroger le décret par le vote d'une loi, sur la base d'une proposition émanant d'un membre de l'Assemblée, comme il se peut alors que soient remis en question les rapports du gouvernement avec la Chambre (question de confiance, dissolution...).
Il faut signaler que tout cela est une vue de l'esprit, puisque le parlement libanais n'a jamais encore annulé un décret déclarant l'état d'urgence et que l'Exécutif, au Liban, n'abuse pas de cette procédure.
2) Si l'on admettait que la loi laisse la déclaration de l'urgence à l'appréciation souveraine de l'Exécutif et qu'elle n'autorise le Parlement qu'à en prendre acte, le problème serait résolu; ainsi même en dehors des sessions, la Chambre pourrait se réunir du moment qu'elle n'aurait pas à se "prononcer" sur le décret. Mais cet argument ne tient pas à notre sens, puisqu'il se heurte au texte du décret-loi N°52 et à la Constitution.
a) En effet, l'article 2 du décret-loi N°52 stipule que le Parlement se réunit pour se prononcer sur la mesure décidée par le Conseil des Ministres. Le terme utilisé dans le texte arabe dans le décret-loi (للنظر بالتدبير) suppose l'existence d'un pouvoir de contrôle positif, reconnu à la Chambre; si celle-ci ne pouvait que prendre connaissance de la mesure et qu'elle eût un simple pouvoir d'enregistrement, texte serait différent; on aurait, par exemple l'expression للأخذ العلم أو الإطلاع . Or le terme employé, للنظر بالتدبير ne laisse place à aucun doute: il s'agit bien d'un pouvoir positif de contrôle.
b) la Constitution nous fournit un autre point d'appui pour écarter l'argument selon lequel le Parlement ne tient du décret-loi N°67-52 aucun pouvoir positif de contrôle.
Même si l'on admettait que la compétence du Parlement ne dépasse pas la possibilité de prendre connaissance de la déclaration de l'urgence, l'expression "même si le Parlement n'est pas en session" ne pourrait autoriser la violation de l'article 31 de la Constitution; cet article interdit, en effet, toute réunion en dehors du temps légal de session; donc même si l'on admettait que le Parlement appelé à connaître du décret déclarant l'urgence n'avait pas à se prononcer postivement à ce sujet, il faudrait souligner que, même dans ce cas là, il ne peut se réunir en dehors du temps légal de session. Donc ce que prohibe l'article 31 de la Constitution ce n'est pas uniquement les opérations de vote mais plus généralement toute réunion du Parlement en dehors des sessions.
D'ailleurs, cette argumentation donne un sens au texte de l'article 2 du décret-loi N°52: il s'agit de tempérer, par l'existence, même symbolique et théorique, d'un contrôle législatif, le pouvoir, nécessaire en temps de crise, reconnu à l'Exécutif de déclarer l'état d'urgence. La nécesité de ce contrôle apparaît à la lumière des pouvoirs extrêmement larges qui découlent de la déclaration de l'urgence.
C - Conséquences découlant de la déclaration de l'état d'urgence: 3 séries
I - D'abord, au plan de la police générale, celle-ci est détnue par le Commandant en Chef de l'armée, dont relèvent, par le fait même de la déclaration de l'urgence, toutes les forces armées (càd. forces de sécurité intérieure, pompiers, garde-frontières etc...) (art. 3 décret-loi N°52)
II - Des pouvoirs spéciaux sont ensuite reconnus à l'autorité militaire, c'est l'article 4 qui énonce des pouvoirs en 12 alinéas
1. Droit de réquisition qui portent sur les personnes et les biens: limitation du droit de propriété et atteinte aux libertés de la personne physique.
2. Inspection des domiciles de jour et de nuit
3. Recherche des armements et des munitions (perquisitions)
4. L'autorité militaire peut décider l'imposition d'amendes collectives
5. Elle peut décider également l'éloignement des suspects.
6. Possibilité d'instituer des "zones de défense et des zones de sûreté" dans lesquelles le séjour est soumis à un règlement spécial.
7. L'assignation ) résidence es personnes qui, par leurs activités constituent une menace pour la sécurité publique.
8. Interdiction des réunions contraires à l'ordre public
9. Droit d'ordonner, provisoirement, la fermeture des salles de spectacles et tous autres lieux de rassemblement.
10. Instauration du couvre-feu
11. Interdiction des publications contraires à l'ordre public (qui comportent une menace) et l'autorité militaire peut instituer une censure sur tous les moyens d'expression.
12. Application des règlements militaires relatifs aux opérations de guerre lors des transports des troupes et l'utilisation des armes et matériels.
III. Transfert aux juridictions militaires de la compétence répressive est automatique. Les tribunaux militaires connaîtront de trois séries d'infractions.
1. Les infractions commises en violation de l'article 4 qui vient d'être passé en revue
2. Les infractions contre l'Etat, même si elles sont commises en dehors de la zone d'urgence.
3. Les tribunaux militaires connaîtront également des délits relatifs au passage des frontières sous deux conditions, soit qu'ils portent atteinte à l'ordre public soit qu'ils aient été commis " en vue de procéder à des actes d'agression".
7 mai 2008 - Le fatalisme à la libanaise
Le 7 mai 2005.
"Yawm 3awdat el watan ilal watan". C'est ainsi que le slogan de retour du général Aoun retentissait à Beyrouth. Une odeur de jasmin dans la ville, et les coeurs des libanais gros d'espoir et de joie. Ce jour-là, j'étais dans un stade d'euphorie. On avait gagné notre révolution, les troupes syriennes étaient parties, je marchais dans les rues libres de la Béquaa et je passais mes soirées à discuter de tous mes rêves dans le camp de la Liberté. Le 7 mai 2005, j'étais dans l'organisation du CPL pour le retour du général. Comme d'autres jeunes, qui partageaient ou pas mes opinions politiques, je me retrouvais face à une croisée de chemins dont toutes les issues semblaient positives. Nous nous appretions à vivre nos premières élections législatives libres, et nous étions même très heureux de pouvoir discuter de programmes politiques différents. Des débats passionels, intenses et riches en arguments s'entrechoquaient, sans provoquer d'incidents (ou presque). Démocratiquement, le citoyen libanais conservait sa place de citoyen pionnier dans le monde arabe.
Honte à nous moutons aveugles!!!
Le 7 mai 2008
Aujourd'hui, Beyrouth n'est pas.
L'air noir a recouvert la ville, et les lignes de démarcation ont été réactivées. Une manifestation pour dénoncer le niveau de vie, piégée par la politique clanique. Que les demandes sont justes!!! Les prix des besoins primaires ont explosé, et le salaire minimum reste fixé à un niveau inacceptable.
Mais voilà le fatalisme à la libanaise: on ne croit jamais en une issue de gagnant-gagnant, on se fait des films, on se dit que c'est fini, ca ne va jamais marcher... Quoi qu'il arrive, nous arriverons à un clash inévitable. Le moment comique, c'est que tout le monde "biyendoub bi 7azzo" (maudit son sort). Alors que tout le monde reste derrière ses positions coincées des loyalistes et des opposants. Le pire, nous le retrouvons dans notre chère élite éduquée, intellectuelle, qui ne sort toujours pas de cette logique manichéenne.
"WEINIYYI EDDAWLIIII ????????????" (Où est l'Etat - expression anecdotique cf. S.L.CHI)
Et puis où est l'Etat un peu plus sérieusement? (il se fait des sous et recherche la vérité quelque part dans l'absurde néant des couloirs bondés de l'ONU)
Ils nous prennent pour des cons? (ouiiiii)
Tous? Sans exception??? (encore un grand ouiiiii)
Je zappe entre les différentes chaînes locales, avec un grand MUTE sur l'écran de ma télé. Je mets ma musique, et je tombe sur...
عندما يذهب الشهداء الى النوم أصحو
وأحرسهم من هواة الرِّثاء
أقول لهم :
تُصبحون على وطن،
من سحابٍ ومن شجرٍ،
من سراب وماء
أهنئُهُم بالسلامةِ من حادثِ المُستحيل
ومن قيمة المذبح الفائضة
وأسرقُ وقتَا لكي يسرقوني من الوقتِ.
هل كُلُنا شهداء؟
وأهمس :
يا أصدقائي اتركوا حائطاَ واحداً،
لحبال الغسيل،
اتركوا ليلةًَ للغناء
اُعلِّق أسماءكم أين شئتم فناموا قليلاً،
وناموا على سلم الكرمة الحامضة
لأحرس أحلامكم من خناجر حُراسكم
وانقلاب الكتاب على الأنبياء
وكونوا نشيد الذي لا نشيد له
عندما تذهبون إلى النوم هذا المساء
أقول لكم :
تصبحون على وطنٍ
حمّلوه على فرس راكضه
وأهمس :
يا أصدقائي لن تصبحوا مثلنا ...
حبل مشنقةٍ غامضه !
MAIS!!! Et il y a toujours un mais... Comme diraient tous les libanais: "3adé" ou "yalla méché el 7al" (ca va aller). Un genre particulier d'expressions anecdotiques refait toujours surface quelque part entre la tension et l'odeur des fleurs. La dolce vita libanaise vainquera. A bas les connards fatalistes qui prétendent que la solution viendra en "éliminant les autres". Je reviens à une photo optimiste, sortie en plein milieu de la guerre de 2006 (août). Espérant que les voyous trouveront du boulot et nous fouterons la paix avec leurs batailles de ruelles (les petits et les grands seigneurs voyous).
20 avril 2008 - Paris gagnés, Paris bientôt?
Et il fallait que j'aille à Amman, que je rencontre des personnes exceptionnelles, pour que je réactive (plus ou moins) ce blog aujourd'hui... Comme quoi, la vie a ses évolutions qu'on ne peut pas prévoir... Tout comme l'Amour a ses raisons que la Raison ignore.
Mais par où commencer, une vie qui ne ressemble en rien à celle que j'avais il y a exactement un an. D'une quasi-lune de miel dans un 14 m² pendant 10 jours, à boire des bières et manger des pates, jusqu'à la fatigue du boulot et de la fac, bien des choses se sont passées. La lune de miel, partie dans l'espace. Les 14m², louées à quelqu'un d'autre, les bières, éternellement à Lille, et les pates pour les étudiants qui n'ont pas de sous, ce qui n'est plus mon cas. Aujourd'hui, j'ai repris mes habitudes beyrouthines: la voiture, Fairouz, Sawt El Cha3b, et les nouvelles de 20h. En plus de l'université, j'ai décidé de m'investir dans une ONG à caractère socio-politique.
La peur d'une nouvelle guerre à l'été 2007 a été dissipée par une sortie d'apathie du peuple. En septembre, je suis repartie en France, déménager, envoyer mes affaires à Beyrouth, et dire aurevoir à mes amis. Ca n'a pas été facile et je crois que j'en subi encore les blessures. Quoi qu'il en soit, un nouveau master et un nouveau boulot dessinent mon rythme de vie actuel, mais pas vraiment de nouvelles perspectives.
J'ai chié sur la possibilité de rester en France: Etait-ce vraiment une bonne décision?...
Personne ne peut le savoir. Pourtant, je suis sure que j'aurais préféré une certaine tranquilité d'esprit par rapport à l'engrenage politique et la tension qui règne au pays. Je suis convaincue que la situation ne sera pas résolue bientôt au Liban. Pourquoi alors se brûler le coeur et prendre des positions politiques, quand tout le monde sait que les décisions ne viendront jamais des libanais. Et j'en passe des problèmes que regorge notre société.
Des martyrs, des anniversaires de début et de fin de guerre, des souvenirs des disparus, et des demandes expresses de trouver des fosses communes de la guerre 75 - 90, qui ne font qu'aggraver les provocation entre les ex-seigneurs de guerre qui se considèrent tous comme les Saints aujourd'hui. Comme si les libanais sont débiles et ne connaissent pas le nombre de fosses communes, leur localisation exacte et le nombre de morts qui y sont enterrés, et surtout par les mains de qui, les fosses se sont-elles mises en place. Tout le monde le sait, personne ne le dit. Pire encore, le chantage arrive à son paroxysme dans la provocation de rouvrir les dossiers de la guerre.
Ouvrons! Finissons-en, une fois pour toute! Faisons des comités locaux de réconciliation et ramenons les restes des personnes disparues ou mortes aux familles. Faisons le deuil et mettons en place un point de départ commun puis une vision d'avenir cohérente si les alliés sont sérieux entre eux et pour leur "vision d'avenir".
J'ose à peine oublier... Ces mêmes leaders qui demandent la réouverture des dossiers ont eux aussi peur de rentrer dans une guerre médiatique sans fin. Il n'est dans l'intérêt de personne au pouvoir (et de l'opposition) de fixer enfin l'histoire de la guerre fratricide sanglante.
Qui paie? Le peuple. Le peuple qui est le seul bénéficiaire de l'ouverture de l'histoire pour mieux se lancer vers l'avenir, ne fait que se retourner vers nos chers leaders.
Les priorités sont mélangées, les problèmes posés sont faux, et le peuple reste dans l'incapacité de juger les politiciens/seigneurs de guerre/Saints de tous les Saints.
"Pour la démocratie de Bush, sous contrat bien entendu"... Michel Chiha se retournerait dans sa tombe, s'il voyait que le projet de démocratie au Liban est jusqu'à nos jours ébranlé. Antoine Messarra commence à avoir du "cha3r 3a lseno" lorsqu'il parle de démocratie consensuelle à la libanaise. Que la théorie peut être bien étudiée (et encore), mais la pratique alors... Pire que les jésuites du "chacun pour soi et Dieu pour tous".
Et en parlant de Dieu pour tous, Roi pour tous... A Amman, les jordaniens, fiers de leur Roi, taquinent les libanais dans leur croissance économique impressionnante. "Tu vois, si le Liban avait un Roi et une stabilité politique", m'a dit mon ami. Sans commentaire, sans commentaire... Je préfère cette instabilité et garder cette liberté de pensée et d'expression. Quel débat dépassé en Europe! Le monde arabe est bien dans une autre phase de l'histoire.
Et Amman, cette ville sans âme, avec des rues propres et espacées, de l'argent et des investissements, et sa jeunesse dorée. Quelles soirées de malade dans les grandes boîtes de nuit jordaniennes. On passe d'un extrême à l'autre. La frustration des jeunes est diffusée par les effets pervers de l'alcool, sans qu'ils ne puissent vraiment vivre et apprécier une soirée tranquille. Les femmes, les filles, élégantes, belles, modernes, mais coincées. Ce qui, évidemment, fait perdre tout leur charme et affirme le préjugé trop souvent prouvé et réel de "filles possessives, jalouses, coincées mais qui font l'amour quand même (SHHHHHHHHHHHHHHHHHHT) ". Bref, l'hypocrisie dans une société où on ne peut pas faire autrement. Beyrouth a sa dose de filles pareilles, mais quand même, à ne pas comparer avec Amman.
Plus le temps passe, et plus je pense à Beyrouth. Son rêve est dans nous... Que nous soyons à Beyrouth ou ailleurs... Le dilemme de haïr Beyrouth quand on y est, et de l'aimer comme une femme aime son amant quand on n'y est pas ne disparaitra jamais. Trouver l'équilibre est presque impossible. On n'est jamais indifférent vis-à-vis de Beyrouth. Ca me fait de la peine de me dire que son rêve ne pourra pas être appliqué de si tôt. Ca me fait de la peine de croire que vivre à Paris me sera plus utile et agréable que rester à Beyrouth.
Finalement, j'en ai gagné des paris. Je suis assez satisfaite de ce que je donne pour mon ONG, à laquelle j'appartiens de par mes principes. Je ne regrette pas mon choix de master, qui me donne une ouverture vers Paris. En gros, je ne me plains pas de la vie que je mène. Je profite de ma présence dans la région, après avoir passé une semaine à Amman. En revanche, ce que je veux faire, c'est ouvrir de nouvelles perspectives, en pensant notamment à Paris. Même mes copines sont divisées en deux, entre Beyrouth et Paris!!!
Alors, dans quelques mois, Paris??? :)
23 novembre 2007 - Le mot le plus long de la langue française
Je l'ai appris en 10ème.
1 juin 2007 - 2 ans déjà...
Il y a deux ans, jour pour jour, l'avant-dernier cours de Samir Kassir m'avait ouvert l'esprit à de nouvelles perspectives de pensée... J'attendais avec amusement le dernier cours du vendredi 3 juin... qui s'est transformé en journée de colère et de peine immense.
Mercredi 1er juin,
Je n'oublierai jamais... Il est déjà 1h00 PM, comme d'habiture, M. Kassir arrive vers 1h05, un sourire ironique au visage... "Yalla". C'est l'heure, pas la peine d'éteindre nos cigarettes, on les fait rentrer avec nous en classe. "Ah Monsieur, un instant j'ai oublié"... Je sors de la classe, et ramène avec moi le cendrier, son cher cendrier... Pour nous, c'est pas grave, on ramene des goblets avec un peu d'eau à l'intérieur...
Ce jour-làa, l'avant-dernier cours, deux personnes avaient preparé un exposé, il leur céda la place du prof, et comme d'habitude, se mit à se balader en nous regardant, à s'assoir sur le couch derriere les bancs de la classe, à fumer ses gauloises ultra light (après avoir changé des Philip Morris), le cendrier à la main. Puis, il s'assit près de nous, entre nous, a écouter parler de "l'art des mosquées"... On en a discuté des mosquées, surtout celles de Beyrouth...
Les questions, à ceux qui exposent, pas à lui, il voulait bien voir ce qu'elles savaient, il avait cet air de septicisme quant à la sincerité du projet, ça se voyait dans ses yeux, mais il n'a rien dit... Il s'en fout pas mal de toutes facons, il ne veut pas être désagréable... Il préfère regarder sa cigarette avant de l'éteindre, en se levant et en les remerciant pour le projet.
Il restait environ 45 minutes du cours... "Natasha, parlez-moi des elections, Marina, critiquez-moi ce qu'elle va dire"... Critiquer, facile... J'ai parlé du Nahar, de sa bassesse, de son éloignement de sa superiorité en tant que journal élitiste... Il n'a pas répondu... Il a répondu à Philippe, qui lui parlait de Gebran... "Tu me parles à moi de Gebran? Tu me parles à moi de ca???" Il s'est laché, comme d'habitude...
La loi électorale, pas question pour lui qu'elle reste comme ca, il faut que chaque personne vote ou elle paye ses taxes..."Mais Monsieur, je ne peux pas quitter mes racines, c'est un truc culturel..." Un sourire très cynique se dessine sur son visage... "C'est très intéressant cynthia ce que tu viens de dire, tres intéressant, mais très archaique, très bete, très stupide, je ne croyais pas qu'il y avait des personnes qui pensaient toujours comme ca, s'il te plait continue, et les autres, ecoutez-la c'est tres intéressant...(mais qu'est ce que c'est archaique)"
On le provoque, il s'énerve...Il commence à parler en arabe "Ana 3am te7kine heik? wlo ana ana, 3am te7kine ana heik? Ma bi sir, 3raf abel ma3 min 3am te7ke" Encore, le sujet du Nahar... Il nous semble alors qu'entre Gebran et Samir, c'est un pti peu la guerre froide...
Il arrête un peu la discussion pour nous dire "de toutes façons, vendredi, ca va être la dernière fois que vous me voyez"... Je lui ai répondu, avec d'autres camarades de classe "mais non, on va toujours vous voir a la télé, vous lire vos articles"... J'attendais vivement vendredi, pour pouvoir critiquer une dernière fois son article avant qu'il ne rentre en classe... J'étais en plus tres choquée de savoir que son article du vendredi devait etre intitulé "risala ila sadik 3awni", puisque je lui avais dit, vendredi passé "dakhlak Monsieur, lech ma btektoub 3anna ne7na? el chabeb? be3ouna w ra7o" après une discussion en classe à propos des tentes et comment les politiciens nous ont mené du bout du nez...
Et puis, retour aux élections de Beyrouth... "Arrêtez d'être hypocrites, il y a encore gharbiyye et char2iyye, il ne faut pas qu'on se leurre" dit un ami de Moukawimoun 7atta el 7orriye (ex- Ka3ida Kataeb).... Et C'est la pagaille en classe, entre "bala 7adiss ta2ife" et "ma ba2 fi gharbiye w char2iyye"... M. Kassir, regarde sa montre, remarque qu'il est deja 2h25... Il se lève, regarde un autre ami qui était déjà debout et lui dit les derniers mots qu'il a prononcé dans la salle 52, salle Samir Kassir, "Tu as vu ce que j'ai fait? J'ai foutu la merde et je m'en vais", avec un petit rire, toujours le même... Je l'ai entendu dire ces derniers mots, sortir de sa bouche, je lui ai souris : "Bye Monsieur" et j'ai continué la discussion qui ne s'est terminée que vers 3h00, puisqu'on avait un autre cours...
Nous ne méritons pas un martyr comme lui... Nous ne méritons pas nos martyrs...
S'il peut écouter mes pensées, j'aimerai lui dire qu'il avait raison, mais qu'il y a encore beaucoup trop de personnes qui pensent "archaiquement" pour pouvoir arriver à une conclusion positive actuellement, j'aimerai lui dire qu'il est mon héros, que je l'aime et que je ne l'oublierai jamais... Les cigarettes durant son cours vont me manquer, ses remarques vont me manquer, ses sautes d'humeur, sa façon de chanter lors de mon exposé (musique arabe du XXeme siecle), sa façon de penser, ses blagues, son regard, son aide dans mes exposés... tout...
A M. Kassir, je te pleure, je pleure le Liban qui t'a perdu, je pleure notre génération qui vous tient comme idole, comme activiste pour un Liban meilleur, un rebelle pour la liberté, toute la liberté... Tu es libre M. Kassir, tu ne t'es jamais laissé faire, jusqu'au bout tu l'es resté, et tu l'es encore.
27 mai 2007 - Discussion sur les croisés du Liban?
Les croisés du Liban???
vendredi 25 mai 2007, 19h57
Al Qaïda promet "une mer de sang" sur le Liban
agrandir la photo
DOUBAÏ (Reuters) - Une organisation se présentant comme la branche d'Al Qaïda au Levant a promis de commettre des attentats à la bombe et des attaques contre les chrétiens au Liban à moins que l'armée libanaise n'évacue les abords du camp de réfugiés de Nahr al Bared, près de Tripoli.
"Nous vous mettons en garde pour la dernière fois, après quoi il n'y aura rien d'autre entre nous que des mers de sang"", affirme un homme se présentant comme le chef militaire de cette organisation dans un enregistrement diffusé sur internet vendredi.
"Ce que nous voulons, c'est que vous ordonniez à l'armée chrétienne libanaise de retirer ses hommes des alentours de tous les camps palestiniens, dont celui de Nahr al Bared", ajoute-t-il à l'adresse du patriarche maronite du Liban, Mgr Nasrallah Sfeir. "Si vous n'arrêtez pas, nous arracherons votre coeur avec (...) des bombes."
"Aucun croisé ne sera en sécurité au Liban à compter d'aujourd'hui. Comme vous frappez, vous serez frappés", déclare un homme coiffé du keffieh au damier noir et blanc et la poitrine bardée de chargeurs de fusil.
L'orateur qualifie l'intervention de l'armée libanaise de "croisade brutale sous couvert de combattre le terrorisme" et fait valoir que les Palestiniens du Liban font l'objet de discriminations.
La campagne d'Al Qaïda prendra pour cible les intérêts économiques, "à commencer par le secteur du tourisme, et utilisera d'autres moyens censés pourrir votre vie !", a poursuivi l'orateur, qui ne semblait pas libanais d'après son accent.
A l'adresse du patriarche maronite, il a également dit: "Tenez vos chiens éloignés de nos congénères et retenez le feu de vos canons, sinon .... Aucun croisé ne sera en sécurité au Liban à partir d'aujourd'hui. Nous riposterons à chaque tir de votre part".
Il a ajouté: "Nous nous réjouissons à l'idée d'en découdre, et ne vous méprenez pas sur le soutien que vous ont apporté les apostats arabes".
En dépit d'entorses dans la nuit de jeudi à vendredi, la trêve semble tenir dans le camp de Nahr al Bared où l'armée, qui a reçu une aide matérielle américaine et arabe, a dépêché des renforts pour combattre les islamistes du Fatah al Islam.
Décidément, je n'en reviens toujours pas. L'armée est une et unique, c'est mixte, les chrétiens ne peuvent pas dégrépir comme toutes les communautés ont faites durant la guerre, les leçons sont enfin apprises... Ils ont du chemin à faire ces islamistes en histoire contemporaine...Croisés? Les croisés du Liban? Mais les chrétiens du Liban étaient là bien avant les croisés, la preuve, c'est qu'ils ont autant souffert au temps des croisades que les musulmans... Ces islamistes ont du chemin à faire en histoire médiévable moyen-orientale...Croisade brutale? Et quand ils abattent des soldats (musulmans en plus, le comble pour fath el islam) comme on abattrait une vache HALAL, c'est quoi? C'est une bataille moderne ultra sophistiquée? Ces islamistes ont du chemin à faire pour évoluer mentalement, pour réaliser que les musulmans du Liban sont contre eux, et que l'armée libanaise n'est pas que chrétienne...J'en rage... Gloire aux soldats abattus lachement par un groupe se revendiquant d'une religion différente que l'Islam qu'on retrouve aujourd'hui au Liban. L'armée est notre seule source d'espoir, un des derniers symboles de l'unité nationale. Et ce n'est pas un groupe de malades psychiatriques, qui en plus d'avoir beaucoup beaucoup de sous, considère avoir le droit de prendre les pauvres palestiniens en otage... Ce n'est pas ce groupe qui viendra foutre la merde à mon été...
Nothing is ruining my fu**ing summer in Lebanon.
21 mai 2007 - Paris Perdus
En plus, il fait moche. Tout à l'heure, notre ministre de l'information s'est efforcé de donner des leçons de morale haririenne à propos des évènements de Tripoli.
Plus de Ghandi, Mandela, tous les grands noms de l'histoire, il n'y a que Hariri qui ait un esprit hors du commun.
Fallait bien qu'il ait les larmes aux yeux en plus en parlant de lui.
Mais arrêtons la satire un moment. C'est toujours facile de critiquer de cette façon. La seule décision de la journée après nos 22 martyrs de l'armée, c'est de fermer les écoles du Nord demain.
J'enrage. 15 minutes sont passées, dans lesquelles il se morfondait comme un enfant sur le sort des soldats, et la décision fracassante du conseil des ministres : Fermeture des écoles!!
Et pourquoi travailler sur la crédibilité de ce gouvernement? Pourquoi ne pas prendre avantage et essayer de se rapprocher de l'opposition en ces circonstances? Il faut juste parler de Hariri, de Hariri, et de Hariri. Tant pis. A ce stade là, plus rien n'est étonnant.
C'était le sommum caricatural de la politique libanaise: Parler pour ne rien dire.
Pour une fois, comme l'a dit un ami, je suis à fond pour que l'institution de l'armée prenne le pouvoir dans ce pays pour quelques temps
13 mai 2007 - Michel Kilo et Mahmoud Issa
صدور الحكم على كيلو وعيسى وسط تضامن كبير اليوم (www.damdec.org)
بعد مرور عام على بدء اعتقالات إعلان بيروت/دمشق، عقدت محكمة الجنايات الثانية بدمشق، اليوم الأحد 13/5/2007، جلستها الأخيرة في محاكمة الكاتب ميشيل كيلو والمترجم محمود عيسى ، وإثر دخول المتهمين إلى قفص الاتهام، بعد تأخرأطول من المعتاد، ووسط حشد كبير من عائلاتهما والمتضامنين من الناشطين وبعض ممثلي السفارات الغربية ومراسلي وكالات الأنباء، أخذت هيئة المحكمة أماكنها برئاسة القاضي محمد زاهر البكري وعضوية كل من المستشارين: زاهر ة بشماني ومحمد الشمالي، ثم تلا رئيس المحكمة قرار الحكم، الذي تلخص بعقوبة السجن لمدة ثلاث سنوات على كل من المتهمين كيلو وعيسى بعد دمج العقوبات الأخف ( وكانت بالسجن ستة أشهر مع الأشغال الشاقة) بالعقوبة الأشد مع احتساب مدة التوقيف، قرارا قابلا للطعن بالنقض.
وكذلك الحكم على كل من المتهمين: خليل حسين وسليمان الشمر غيابيا بعقوبة السجن خمس سنوات بعد دمج العقوبات الأخف بالعقوبة الأشد، قرارا قابلا للطعن بالنقض والمراجعة في حال حضور المتهمَين خلال ثلاثة اشهر.
وقبل انفضاض هيئة المحكمة وسط وجوم الحاضرين، نادى الأستاذ كيلو رئيسها بأن هذا القرار، فقاطعه القاضي : لقد حكمنا وفق نصوص المواد والقانون، فأكمل كيلو قائلا: يا سيادة القاضي هذا القرار لا يعني أننا مجرمون بل يعني أنه جريمة بحقنا وهوليس صادرا عن المحكمة بل ضدها، الأمر الذي أثار موجة من تصفيق الحاضرين، الذين أصروا على التعبير عن تضامنهم بعبارات التأييد وعلى تحية الأستاذين كيلو وعيسى ومصافحتهما بالدور ومن بين قضبان القفص.
29 avril 2007 - Sous le soleil de Beyrouth!!
22 Février 2007 - Scandaleux!!
Naharnet
Beirut, 21 Feb 07, 16:49
The Last Victim of Israel's Summer War Found
The body of a Sri Lankan housemaid, missing since Israeli missiles struck the building where she worked during last summer's war in Lebanon, was found Wednesday, police said.
The body of the 35-year-old woman, whose name was not disclosed, was found on the seventh floor of the building in the southern port city of Tyre.
The building was badly damaged during an Israeli raid on the city on July 16, a few days after the Jewish state launched an offensive against Hizbullah. About 1.200 people were killed in the 34-day confrontation.
At the time, 34 people were reported killed in the raid on the building, which housed the headquarters of the Lebanese civil defense department.
Sri Lanka has more expatriate workers in Lebanon than any other country, with about 80,000 of them employed, mostly as housemaids and laborers.(AFP)
N'ont-ils vraiment pas d'autres choix en quittant leur pays en guerre que de se laisser aller dans ce néo-esclavagisme dans un pays aussi divisé que le leur?? N'ont-ils vraiment pas d'autres choix que pour faire de l'argent il faut être relégué à une classe inférieure d'êtres humains??? Je me pose plein de questions, et je suis triste pour eux, je suis encore plus triste de réaliser que je n'y peux rien...