mercredi 21 juin 2006

28 septembre 2005 : Thoughts from Lille 1


Thoughts from Lille 1


"Quand j'entends le mot revolver, je sors mon stylo"

Le problème, c'est que plus personne n'a sorti son stylo comme tu le faisais. Et ca me fait doublement mal au coeur. Il n'y a personne pour prendre ta place. Personne. Ni pour tes articles, ni pour tes cours, ni pour ton rire moqueur et ta critique sarcastique.

Je porte ton pin's tous les jours, je prie pour toi tous les jours, malgré le fait que je sais que tu te moqureais de moi si je te le dsais.

Tu ne payais aucun respect (ou presque) aux figure tombées comme martyrs de guerre. Tu as raison de le faire. Mais toi tu es martyr de la liberté, tu es martyr dans un Liban qui se reconstitue (difficilement). Tu es Martyr, tellement différent des martyrs mythiifiés et idolatrés par certains.

Ne t'en fais pas pour nous, nous t'admirons seulement... Je ne penserais jamais à faire de ma mémoire de toi une obsession déifiante!!Mais il faut se rendre à l'évidence, personne n'aurait fait tout ce que tu as fais, et c'est prouvé, puisque personne n'a rien fais depuis que tu n'es pas là (sauf le wannabe Gebran).

Je porte ton pin's, et je réponds à toutes les personnes qui me demandent : "qui c'est?" ... C'est honteux de savoir que très peu de gens, des politistes français et meme des profs te connaissent ou connaissent ton histoire.

J'essaie de lire les nouvelles du Liban tous les jours, et quand j'arrive à le faire, je ne ressens que du dégout... Elo awwal ma elo ekhir...

Avant-hier, lors du sit-in, j'imaginais ce que t aurais pu dire à cette foule de jeuns que tu as conduit dans les coulisses pendant tous ces longs mois... J'imagine ton dégout à toi, face aux explosions, face à l'opposition plurielle en laquelle tu as cru à un moment donné, face au gouvernement qui ne fous rien jusqu'à maintenant...

J'imagine aussi la chaleur dans ton coeur quand tu aurais pu voir les jeuns de nouveau à la place de la liberté, qui n'arretent toujours pas d'espérer des jours meilleurs...

Debout en face d'eux, j'imagine ton inspiration pour ton article du vendredi, le regard dans les yeux avec peut-etre une idée pour faire encore bouger les choses.

Mais tu n'es pas là, je ne te vois pas dans les photos du sit-in, les idées n'y sont pas non plus... Personne n'est dans les photos, l'espoir ne se traduira pas en idées concrètes...

Je ne lai dis à presque personne (jusqu'à maintenant), mais le 1er septembre, dans la matinée, je suis allée te dire aurevoir, à bientot avant que je ne voyage... J'étais toute seule, avec les fleurs, quelques lettres, ta photo, et le foulard. J'ai vu le foulard dont tu es fier, ou étais fier puisque je ne sais pas si tu serais encore fier autant que tu l'était au début...

J'ai revu ton regard obscur et plein de haine de ce satané 4 juin, et je m'effondre, quand je réalise que je suis si impuissante, si faible, voire inexistante dans ce monde ignoble de terreur et de panique... Mes petites letres ne feront rien, sauf me donner le courage de continuer à écrire, et qui sait, peut-etre arriver à écrire à la moitié du niveau avec lequel tu écrivais...

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