Lancer un blog, est pour beaucoup, un cri de coeur. Pour moi, mon blog était un cri de protestation, un cri de colère, de déception, mais de rage... Le satané 2 juin (pour les non-habitués : le 2 juin 2005) j'avais décidé d'écrire. Ecrire pour me défouler, pour le plaisir de pouvoir canaliser mes sentiments dans des textes qui sortent de l'âme. Tout au long de l'existence de ce blog, je m'en foutais de la quantité de personnes qui pouvaient le lire, mais j'aimais bien savoir que mes amis proches le lisaient, pour comprendre ce que je ressens à l'intérieur de moi-même, et pour partager les réactions à des évènements vécus en commun...
Je me devais d'écrire, pour dénoncer, comme une sorte de réaction aux assassins de mon prof, comme un message pour leur dire que quoi qu'ils fassent, il restera des personnes là pour écrire, critiquer, rêver, et penser au printemps... لتكون بيروت ربيع العرب...
J'y crois, parce que j'aime Beyrouth, et je veux le dire à chaque fois que j'écris dans ce blog, que je continuerais à espérer, peut-être à certains moments obscrus (comme maintenant) mon espoir sera moins apparent, mais il est là, et je le sens dans mes réflexions étrangement optimistes desfois...
Le satané 2 juin, je croyais l'espoir mourir, mais il ne faisait que perséverer malgré ma douleur. Les 36 jours de guerre, je le croyais perdu à jamais, même à l'instant j'ai du mal à le sentir, mais je sais que, rien de sert de vivre si on ne tient pas haut ses principes et ses espoirs. La fierté de la résistance, la cuisante défaite israélienne ne compensent malheureusement pas la mort des enfants, l'abrutissement des forces du 14 mars, du Hezbollah, du général Aoun, qui tous, sans exception, s'enfoncent dans des questions et orchestrent un show médiatique alors qu'ils savent que les décisions finales ne viendront d'aucun d'entre eux. Et puis je suis partie en France, et je me suis éloignée de cet exercice de bloggeuse, parce que j'en avais marre. MARRE.
Je n'aurais jamais imaginé quitter mon pays comme je l'ai fait. Je me rappelle que quand j'étais plus jeune, je me disais que je ne m'exilerais pas volontairement comme tout le monde pour pouvoir "vivre une vie meilleure". La vie n'est pas meilleure concrètement, en fait c'est psychologique : on se met en tête qu'on sera plus à l'aise à Paris, à Lille, à New York, à Montréal, à Beauvais. Il est vrai que cette auto-thérapie marche à merveille pour la grande majorité, mais la vérité est qu'on peut se sentir mal partout, indépendemment du contexte socio-politique global, mais j'avoue que quand c'est la situation qui est mal, on a plus tendance à s'imprégner de la situation qui va mal...
St Quentin, Paris, Marseille, et enfin Lille, je me disais qu'une fois la guerre mise à l'écart dans les discussions politiques, on reviendra aux disputes normales, à savoir la démission du président de la République, la Vérité après 638 jours de l'assassinat de Hariri, ce genre de banalités en fait si chères à mes anciens camarades de l'USJ, et je suis bien contente d'être sortie de cet environnement. Parce que le débat n'est pas là, et ces jeunes-là qui demandent le changement, ne changent rien parce qu'ils ne saent pas franchir le pas, ils croient que changer c'est rester dans l'optique des dialogueurs nationaux, ou plus récemment des négociateurs nationaux, pour eux, le changement, c'est voter pour un tel, fils d'un tel, contre les autres, qui sont au final, pareils. Même pour ceux que je considère comme les plus proches à la demande d'un vrai changement, le YAD, la gauche démocratique, ne fait que s'enfoncer dans son alliance, au lieu d'être vraiment un parti/facteur de changement, supposé être au-delà des dérives politisées!!! Ziad Majed, thésard à Sciences Po, se fait littéralement Cassé par Charles Ayyoub, et Elias Atallah (alors déjà lui en tête du YAD) se donne à une guerre médiatique avec Gebran Bassil (no comment)...
Et qu'est-ce qu'il aurait écrit???
Et comment les pages du malheur vont-elles s'effacer devant ma génération???
Si sans encore sortir de l'euphorie d'Independance 05 et on se fait encu*és déjà...
La Picardie avec son groupe séparatiste amiénois pourra accéder à l'indépendance avant que le Liban ne puisse gagner une vraie souveraineté et une sorte de système qui marche...
Appellez-le ce que vous voulez : consensuel, consociatif, communautaire, pas communaitaire, à caractère communautaire, séculier avec des excéptions, égalitaire, BLEH!
Ca fait déjà 75 ans que des intellectuels se penchent sur cette questions pour essayer de trouver un système souverain qui puisse fonctionner sans qu'il n'y ait de guerre majeure chaque 15 ans de notre histoire contemporaine!!
Je suis bloggeuse depuis le 5 juin 2005, irrégulièrement certes, mais je suis bloggeuse, parce que je rêve d'une autre réalité. Et ce monde virtuel qu'est Internet, me donne la possibilité de m'évader vers ce rêve, imaginer un voyage à Jérusalem, et voir que d'autres rêvent également de faire le chemin inverse tel le bloggeur Shai 2046 : http://israel2046.blogspot.com/2006/06/scenic-route.html !!! Imaginer un Liban où les photos-souvernirs (i.e. fameux dialogue national) n'existerait pas parce qu'on en aurait pas besoin, puisqu'on parle la même langue et on peut s'entendre entre nous sans aller jusqu'à Riyad, ou Téhéran, ou Paris, ou Washington avant ou après les séances photos...
Les voitures piégées, les bombes, les morts, c'est pas vraiment mon truc, c'est pas le truc de beaucoup de monde, qu'on soit de Beyrouth, de la Montagne, ou du Sud, mais ce qui tend à les maintenir en suspens, c'est nous!!!
Moi, j'écris pour combattre à ma façon, mais que font les autres? Ils foutent la merde à la fac pour des élections d'une amicale qui ferait mieux de ne pas exister parce qu'elle ne fait qu'une seule conférence dans l'année, pas de soirée, pas d'intégration, rien...
Dans mon cours de système des Nations Unies, auquel j'assiste en ce moment (maintenant) je me demande plein de questions sur le conseil de sécurité, et si oui ou non le Brésil peut être un membre permanent.... Et je réalise que finalement, on vit dans ce même monde, où qu'on soit, mais qu'on est à des années-lumières les uns des autres.
Déjà la différence entre Kfar Kila et Metula, Naqoura et Safad, Beyrouth et Damas, Beyrouth et Tel Aviv, Damas et Tel Aviv, Tokyo et Beyrouth, Tokyo et Tel Aviv... Plus on s'éloigne dans l'espace, et puis on tend à voir les points en commun...
Plus on s'approche, et plus on plonge dans des différences sans fin arrivent même à distinguer Sassine de Fassouh, Furn el Chebback de Badaro, Ain el Remmaneh de Chiyah (oh lala la grande différence)...!!!!!!!!!!!!!!
Alors, il vaut mieux être entre Beyrouthins, Tripolitains, Berjeinois, Nabi-Shitiens, Nabatiyyotes sur un même palier de la résidence, que chacun dans sa région au Liban. A bon entendeur, Salut!!!
1 commentaire:
PAN PAN PAN, AIDE MOI, JE DOIS REJOINDRE JÉRUSALEM
Enregistrer un commentaire