lundi 13 novembre 2006

16 octobre : Quelqu'un de spécial

Quelques fois, on ressent un besoin énorme d'être avec juste une seule personne, quelqu'un de spécial... Quand on se sent mal, presque abandonné, malgré l'entourage bruyant et super bruyant des amis et des sorties, mais avoir des moments calmes avec ce quelqu'un, qui nous booste, qui nous soutient, qui nous aime.

Il m'arrive de plus en plus fréquemment, de penser à cet être cher, qui bien évidemment, n'existe pas. Quand je pense qu'il aurait pu exister, qu'il existe réellement mais qui n'est pas/plus quelqu'un de spécial, je me demande comment les gens peuvent continuer à vivre, ou faire des choses contraires à ce que leur personnalité d'origine (ou celle qu'on connait) ne ferait jamais. Je dirais, le mensonge, l'hypocrisie, la haine, la rancune. Parce que ce quelqu'un de spécial, la meilleure chose dans la vie de l'autre, est une personne qui dans une situation inverse, qui peut tuer par sa rancune.

Et quelle rancune, et quelle haine, que je ne croyais possible que dans des films ou romans d'amour, des histoires d'adolescents aussi, mais pas dans des histoires d'adultes. On pourra me dire "20 ans, pour quelqu'un de spécial, c'est très adolescent"... Peut-être, sauf que, les sentiments sont normalement au dessus de tout... Quoique, les sentiments étaient supposés être spéciaux aussi, en réalité, ils n'étaient qu'illusion. Illusion de ce quelqu'un de spécial.

On vit, on est content, on traverse une guerre, on l'est un peu moins... Quelle que soit la situation dans laquelle une personne est, il est rare que ce quelqu'un de spécial soit considéré d'un jour à l'autre comme quelqu'un de "pas/plus spécial", c'est là où généralement, on réalise qu'on est cons, qu'on s'est laissés emportés par quelqu'un qui n'était pas conscient de cette chose spéciale entre les deux, qui disait des mots sans connaitre leur vrai sens, parce que sinon, la rancune n'existerait jamais, ni la haine.

Je pense à la politique, aux martyrs du 13 octobre, je pense à la parade indienne de Lille, à Muriel, à mes amis, mes vrais amis, ceux qui disent m'aimer en le vivant vraiment, à ces petits adolescents qui ont traversé dans ma vie en me disant combien ça allait être "quelque chose de spécial" alors que c'était juste une façon pour eux d'avoir une fille dans leur vie, et j'en ris. C'est vrai que certains ont été très sérieux, ont fait des efforts, ont proposé de faire les choses les plus folles pour qu'on soit ensemble, m'ont vraiment aimé, et par ma connerie peut-être, par la pression de mon entourage, je ne les ai pas vus... J'ai raté, je sais, des aventures, entreautres une, qui aurait pu être incroyable, mais leurrée par la facilité de sortir avec quelqu'un de plus proche "culturellement", en fait je ne faisais que m'enfoncer encore plus dans des relations dénudées de sens, attirer parce que je suis brune et orientale, penser aimer parce qu'on est attaché au Liban si l'on est français...

Peu importe, peu importe.

21 ans, ça se fête? Je ne sais pas encore. Mais quand je me dis que "quelqu'un de spécial" fera sûrement la fête sans trop penser, en ce même jour, je me dis que c'est moi la conne qui pense encore dans cette perspective. Les jours d'été, les rares jours d'été, sont terminés, à moi l'anniversaire sans quelqu'un de spécial, l'hiver sans quelqu'un de spécial, essayer d'imaginer comment ça aurait pu être, sans pour autant regretter, jamais regretter.

Jamais regretter, parce que quelqu'un de spécial m'attends quelque part, d'encore plus spécial, parce qu'il saura qui je suis, il saura qu'on pourra se donner enfin les meilleurs moments d'une vie, sans peur, sans hésitation : fermer les yeux et partir dans le vide, pour construire, réaménager, reconstruire, consolider, et surtout rêver...

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