Le Liban est sens dessus-dessous.
La visite de Saad Hariri à Damas marque un renouveau des relations syro-libanaises, mais surtout, tourne la page d'une ère (2005-2009) qui aura, décidément, coûté cher au Liban. Commençons avec le pire, les arguments démagogiques et de lavage de cerveau continuent d'accompagner les citoyens comme si l'opinion publique libanaise ne consistait qu'en quelques communiqués officiels, suivis à la règle par les masses: "Syrie méchante, assassine, plus jamais les pieds là-bas" se transforme en "Syrie voisine, pays frère, vision commune". Tout comme "la victoire de la démocratie au Liban" dans la presse mondiale voulait en fait dire "retour des féodaux, népotiques et affairistes au pouvoir".
Aujourd'hui, ceux qui avaient juré qu'ils ne devaient (plus) rien à la Syrie, qui ont insulté ceux qui tentaient de dépasser ce débat stérile, contre-productif et auto-destructeur, modèrent et relativisent tout leur acharnement "anti-syrien" (terme si cher à la presse française). Eux, ex-pro-syriens (sic!) de l'époque de l'occupation, se transforment en ex-anti-syriens. Encore plus compliqué (et pervers) que les anti-syriens de toujours, qui bâtissent aujourd'hui des relations on ne peut plus amicales avec la voisine.
Pourquoi ont-ils eu besoin d'autant de temps pour réaliser que leur ancienne stratégie n'est (et n'a jamais été) valable? Plus encore, pourquoi maintenant, en décembre 2009, et quels sont les mobiles, libanais et syriens, derrière cette rencontre?
On pourra disserter pendant des heures sur les raisons géopoliques, l'Arabie Saoudite, les yeux de la communauté internationale, les rapports économiques et commerciaux, ou encore la Vérité. Cela m'importe peu.
Ce qui m'intrigue, c'est plutôt l'état d'esprit de la jeunesse "14-mars". De quel oeil regarde-t-elle la disparition de la haine à l'encontre de la Syrie des discours de ces dirigeants? Se sent-elle à l'aise avec ce changement ou avale-t-elle comme d'habitude les nouvelles positions tout en essayant de se justifier par rapport aux positions désormais révolues? Remarque-t-elle enfin qu'elle n'a pas eu la conscience politique suffisante pour dénoncer l'obscénité de ce rassemblement pendant toutes ces longues années de désert intellectuel? Ceux qui se targuent d'avoir participé activement à ce n'importe-quoi pendant 4 ans reconnaissent-ils enfin que ça a vraiment été, un grand n'importe quoi et que rien ne tenait à eux ou à leurs idéaux? Est-ce qu'ils ont encore besoin de preuves, pour comprendre que ces sieurs n'ont, ni principes, ni même programme?
Qu'ont-ils à dire, mes chers camarades de l'USJ qui ont lutté de tout leur coeur au printemps 2005 pour des projets restés lettre morte, surtout pour mille pas en arrière brûlés par une haine abominable?
Certains ont compris, en quelques mois post-intifada de l'indépendance, ce que les dirigeants héréditaires et clientélistes du 14-mars ont pris 4 ans pour commencer à réaliser (et encore ce n'est qu'un début). Oui, le deuil sans doute, mais oui aussi, remplissage à fond la propre caisse des deniers publics qui rentraient d'ordinaire dans des caisses syriennes. Faut le dire, faut le dire. Ca sert à rien de le cacher.
J'essaie de ne pas me donner à coeur joie d'ironiser toute cette situation, pour le moins absurde. Ca me donne l'impression qu'on a vécu dans un monde irréel haririen pendant 4 ans, et qu'on commence à peine à se réveiller à la réalité régionale et aux réels enjeux de notre pays. Je donne aux mauvaises fois toutes les raisons de m'étiqueter pro-irano-syrienne (et encore que viendrait faire l'Iran ici? qu'est-ce que je me marre), mais la réalité est toute autre. Je suis "anti-syrienne" par excellence. Je trouve que c'est minable que les disparus de force, et détenus au secret pendant 20 ans en Syrie, ne rentrent toujours pas au pays, enfin, ceux qui sont encore vivants. Je trouve encore plus minables les gens qui affirment encore aujourd'hui leur appartenance à ce fameux "14-mars" dont rien ne subsiste que les discours faramineux de Joumblatt, gravés à jamais dans les annales humoristiques de l'histoire. Je trouve pathétique le cercle de la jeunesse Huvelin (à laquelle j'appartenais fièrement) qui ne cherche pas à se frayer un chemin, mais qui continue à gober ce que disent ces affairistes sournois. Et pour ceux qui chercheront à me dire Nayla Tuéni et Nadim Gemayel, c'est la gifle, intérieure bien sûr, et le rire aux aguets.
On n'est vraiment, vraiment, vraiment, pas sortis de l'auberge. Espérons au moins que le gouvernement passe quelques lois (s'il vous plaît la priorité pour le budget) avant qu'il ne trouve un moyen de se paralyser lui-même et pour les 3 années à venir.
ET SAMIRRRR... Comment leur dire qu'il n'y a personne qui puisse parler en "ton nom"? Que tu te marrais à crever de rire de ceux qui disent que tu regardes tout ça de là-haut? Qu'il faut qu'ils arrêtent de te traiter comme tous les autres martyrs? Non mais franchement, si tu étais là, tu te serais bien amusé à casser les 2ème année Sciences po en les traitant d'archaïques et de primitifs à les écouter te parler de leurs martyrs post-guerre... Alors quelle réaction tu pourrais avoir si tu savais qu'on te mettait dans le même sac?!!! Heh. Quelle horreur.
La visite de Saad Hariri à Damas marque un renouveau des relations syro-libanaises, mais surtout, tourne la page d'une ère (2005-2009) qui aura, décidément, coûté cher au Liban. Commençons avec le pire, les arguments démagogiques et de lavage de cerveau continuent d'accompagner les citoyens comme si l'opinion publique libanaise ne consistait qu'en quelques communiqués officiels, suivis à la règle par les masses: "Syrie méchante, assassine, plus jamais les pieds là-bas" se transforme en "Syrie voisine, pays frère, vision commune". Tout comme "la victoire de la démocratie au Liban" dans la presse mondiale voulait en fait dire "retour des féodaux, népotiques et affairistes au pouvoir".
Aujourd'hui, ceux qui avaient juré qu'ils ne devaient (plus) rien à la Syrie, qui ont insulté ceux qui tentaient de dépasser ce débat stérile, contre-productif et auto-destructeur, modèrent et relativisent tout leur acharnement "anti-syrien" (terme si cher à la presse française). Eux, ex-pro-syriens (sic!) de l'époque de l'occupation, se transforment en ex-anti-syriens. Encore plus compliqué (et pervers) que les anti-syriens de toujours, qui bâtissent aujourd'hui des relations on ne peut plus amicales avec la voisine.
Pourquoi ont-ils eu besoin d'autant de temps pour réaliser que leur ancienne stratégie n'est (et n'a jamais été) valable? Plus encore, pourquoi maintenant, en décembre 2009, et quels sont les mobiles, libanais et syriens, derrière cette rencontre?
On pourra disserter pendant des heures sur les raisons géopoliques, l'Arabie Saoudite, les yeux de la communauté internationale, les rapports économiques et commerciaux, ou encore la Vérité. Cela m'importe peu.
Ce qui m'intrigue, c'est plutôt l'état d'esprit de la jeunesse "14-mars". De quel oeil regarde-t-elle la disparition de la haine à l'encontre de la Syrie des discours de ces dirigeants? Se sent-elle à l'aise avec ce changement ou avale-t-elle comme d'habitude les nouvelles positions tout en essayant de se justifier par rapport aux positions désormais révolues? Remarque-t-elle enfin qu'elle n'a pas eu la conscience politique suffisante pour dénoncer l'obscénité de ce rassemblement pendant toutes ces longues années de désert intellectuel? Ceux qui se targuent d'avoir participé activement à ce n'importe-quoi pendant 4 ans reconnaissent-ils enfin que ça a vraiment été, un grand n'importe quoi et que rien ne tenait à eux ou à leurs idéaux? Est-ce qu'ils ont encore besoin de preuves, pour comprendre que ces sieurs n'ont, ni principes, ni même programme?
Qu'ont-ils à dire, mes chers camarades de l'USJ qui ont lutté de tout leur coeur au printemps 2005 pour des projets restés lettre morte, surtout pour mille pas en arrière brûlés par une haine abominable?
Certains ont compris, en quelques mois post-intifada de l'indépendance, ce que les dirigeants héréditaires et clientélistes du 14-mars ont pris 4 ans pour commencer à réaliser (et encore ce n'est qu'un début). Oui, le deuil sans doute, mais oui aussi, remplissage à fond la propre caisse des deniers publics qui rentraient d'ordinaire dans des caisses syriennes. Faut le dire, faut le dire. Ca sert à rien de le cacher.
J'essaie de ne pas me donner à coeur joie d'ironiser toute cette situation, pour le moins absurde. Ca me donne l'impression qu'on a vécu dans un monde irréel haririen pendant 4 ans, et qu'on commence à peine à se réveiller à la réalité régionale et aux réels enjeux de notre pays. Je donne aux mauvaises fois toutes les raisons de m'étiqueter pro-irano-syrienne (et encore que viendrait faire l'Iran ici? qu'est-ce que je me marre), mais la réalité est toute autre. Je suis "anti-syrienne" par excellence. Je trouve que c'est minable que les disparus de force, et détenus au secret pendant 20 ans en Syrie, ne rentrent toujours pas au pays, enfin, ceux qui sont encore vivants. Je trouve encore plus minables les gens qui affirment encore aujourd'hui leur appartenance à ce fameux "14-mars" dont rien ne subsiste que les discours faramineux de Joumblatt, gravés à jamais dans les annales humoristiques de l'histoire. Je trouve pathétique le cercle de la jeunesse Huvelin (à laquelle j'appartenais fièrement) qui ne cherche pas à se frayer un chemin, mais qui continue à gober ce que disent ces affairistes sournois. Et pour ceux qui chercheront à me dire Nayla Tuéni et Nadim Gemayel, c'est la gifle, intérieure bien sûr, et le rire aux aguets.
On n'est vraiment, vraiment, vraiment, pas sortis de l'auberge. Espérons au moins que le gouvernement passe quelques lois (s'il vous plaît la priorité pour le budget) avant qu'il ne trouve un moyen de se paralyser lui-même et pour les 3 années à venir.
ET SAMIRRRR... Comment leur dire qu'il n'y a personne qui puisse parler en "ton nom"? Que tu te marrais à crever de rire de ceux qui disent que tu regardes tout ça de là-haut? Qu'il faut qu'ils arrêtent de te traiter comme tous les autres martyrs? Non mais franchement, si tu étais là, tu te serais bien amusé à casser les 2ème année Sciences po en les traitant d'archaïques et de primitifs à les écouter te parler de leurs martyrs post-guerre... Alors quelle réaction tu pourrais avoir si tu savais qu'on te mettait dans le même sac?!!! Heh. Quelle horreur.